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FEVRIER 2009
Un cata, ce n’est pas si loin d’un appart!
A bord du lagoon 470, vivent Stéphane, Vanessa et Lola 9 ans. Ce catamaran de 15 mètres est une version propriétaire.
A la naissance de Gabrielle en Août 2008,
il a été très facile d’aménager une mini-cabine. Dans la coque tribord, le long plan de travail est devenu le lieu du bébé. Un matelas sur mesure, une toile antiroulis et le lit était dans le sac. Dans un premier temps un couffin de voyage, léger et pliant était posé sur son lit. Passé les trois mois le couffin a disparu.
Plus qu’un lit
Cet espace est aussi son lieu de vie, il fait office de parc et de lieu de change.
Lorsque le bébé ne veut pas être seul, des coussins au sol dans le carré lui permettent de jouer aisément, en toute sécurité et de vivre au milieu de l’équipage.
Gabrielle en navigation à 3 mois.
De la Colombie vers le Panama.
Vivre avec un bébé à bord, c’est comment?
Quelques réponses à une multitude de questions!
“Rien n’a changé dans nos quarts de nuit. Si Gabrielle se réveille, c’est la personne qui est de quart qui se charge du bébé. Sauf mauvaise météo, dans ce cas tout le monde est réveillé!!!”
Lola sa grande soeur est une aide précieuse lors des manoeuvres.
Bouger avec bébé
Lorsque la bateau est au ponton, c’est la poussette qui est de sortie. Lorsque nous sommes au mouillage, Gabrielle est placée dans son fauteuil bébé puis déposée dans l’annexe. C’est très confortable et sécurisant et ça fait une siège de plage. Il est vrai que débarquer sur les plages du Pacifique, c’est plus compliqué mais ça se fait en surveillant bien le cycle des vagues. Dans les Caraïbes, cela ne pose aucun problème particulier. Si nous partons en balade dans les terres, nous emporterons en plus le porte-bébé dorsal.
“J’ai fait et donné des biberons dans l’annexe”
Vanessa maman de Gabrielle
Avec un bout’chou haut comme trois pommes dans les bras, vous ne serez jamais une étrangère ou une touriste. Quelque soit l’endroit où vous vous trouvez, les instincts maternels locaux vous ouvrirons leurs coeurs et leurs portes.
“Pour nos déplacements avec l’annexe, j’ai transformé un sac en plastique très épais, type sac pour gravas, en housse de protection pour le siège de Gabrielle. Ce n’est pas chic mais très efficace!”
Gabrielle en navigation à huit semaines.
De Bonaire (les îles ABC) vers la Colombie.
Les p’tits plats
Dès que nous le pouvons nous achetons des légumes et des fruits frais, les quantités pour un bébé sont dérisoires. Gabrielle a toujours mangé frais, je pense ouvrir le premier petit pot pour la traversée du Pacifique et je sais que dans le Pacifique j’aurais toujours du frais. Ce n’est vraiment pas un soucis de nourrir son enfant tout comme ça ne l’est pas pour un adulte.
H2O
Concernant l’eau, nous stockons de l’eau minérale mais il est vrai que c’est lourd comme avitaillement et pesant sur la bateau. A la fin de mon stock j’arrêterais sûrement les bouteilles d’eau pour l’eau du déssalinisateur, peut-être ajouterais-je des minéraux que j’ai aussi en stock mais ce n’est pas évident. Aujourd’hui je pense très sincèrement que l’eau du déssalinisateur peut tout à fait convenir au bébé sachant qu’ils ont le nécessaire dans les fruits et dans les légumes.
Eau de pluie
Génial pour laver les couches qui demandent vraiment beaucoup d’eau.
“Je n’ai jamais allaité Gabrielle, ni ma première fille d’ailleurs. Je n’aime pas cela et je trouve beaucoup plus sympa que tout le monde participe aux tétées. Gabrielle boit donc des biberons qui n’ont jamais été ni stérilisés, ni chauffés. Nous fonctionnons avec de l’eau minérale à température ambiante. Ce qui signifie que nous pouvons lui fournir un biberon en 30 secondes, n’importe où, n’importe quand!”
“Bamako est dans le Pacifique depuis février 2009. Le catamaran se dirige vers les Marquises en Avril. Par confort et sécurité nous faisons venir Paul et un ami sur le bateau pour les 25 jours de traversées prévues, ce que nous n’aurions pas forcément organisé sans la présence de Gabrielle”
“Parmi les très grands bonheurs avec Gabrielle, il y a les séances de bébé-nageur. Baigner son enfant en très bas-âge (elle a débuté à six semaines) dans des eaux et des lieux toujours différents, c’est exceptionnel!”
Bébé nageur, 100% de bonheur
Biberonner, rien de plus simple
Vivre avec un bébé sur un bateau demande une extrême vigilance. Beaucoup de dangers sont à portée de main. Les surfaces sont petites, l’enfant se cogne très rapidement mais apprend aussi très vite a rectifier ses déplacements.
Les galères
J’en vois surtout une : les couches.
Pour les acheter il n’y a aucun problème mais pour s’en débarrasser c’est une autre affaire.
On fonctionne donc avec des couches lavables lors des longues navigations et des longues étapes isolées. Mais le LR2E (laver-rincer-éssorer-étendre) consomme beaucoup d’énergie humaine et d’eau! Je ne suis pas fan, mais sans cela, je serais bien ennuyée.
La deuxième galère : Le soleil. Il est chaud,
il est dur. Il faut adapter ses heures de sortie, parfois ce peut-être frustrant.
Parfois on prendrait bien du repos sans bébé, un petit moment à soi. Mais sur le bateau ni nounou, ni baby-sitter, ni grand-parent, personne qui ne puisse prendre soin du bébé à notre place le temps d’un après-midi ou d’une soirée. Vivre sur l’eau avec un bébé c’est l’assumer à 100%, 24H/24.
La dernière galère qui devrait être la première : bébé tombe à l’eau !!!
Les 1000 “trucs” de bébé
Un catamaran c’est grand, mais moins qu’un appartement. Pas moyen de craquer sur la multitude d’accessoires proposés aux parents pour assumer confortablement leur enfant. Pourtant nous en avons des “trucs” pour Gabrielle (ici les indispensables) :
-L’indispensable fauteuil de bébé. En navigation l’enfant est calé, dans l’annexe il voyage confortablement et donne plus d’autonomie aux parents pour débarquer, il se transporte sur les bateaux copains qui forcément n’ont rien pour accueillir un bébé et permet de faire des siestes paisibles à l’ombre des cocotiers. Donc INDISPENSABLE!
-Un porte bébé ventral puis dorsal, très important pour ne pas se retrouver coincé avec le bébé dans le bateau alors qu’une sublime balade se présente à vous.
-Un mixeur pour les purées (ça demande de l’intensité électrique dans le bateau).
-Un jumper. Ca ne peut s’installer que sur un catamaran. Ca permet à l’enfant de se tenir debout, de se sentir autonome, c’est drôle, il est à l'extérieur mais attaché!
-Une combinaison en lycra. Indispensable et parfaitement adapté à la vie de marin. La combinaison protège le corps de l’enfant du soleil. Elle lui tient chaud dans les eaux froides, elle ne craint pas le sel et se rince très facilement.
-LE paréo. Il sert à tout avec le bébé : le sécher ou le couvrir, le protéger du soleil ou l’allonger n’importe où...
Avitaillement
Nous partons dans le Pacifique depuis Panama vers les Marquises.
Pour Gabrielle nous avons stocké pour 5 mois :
- 25 boites de lait en poudre grand format.
-120 litres d’eau minérales.
-200 couches jetables. Une pour chaque nuit car les couches lavables ne sont pas suffisamment étanches pour tenir 12h.
-30 petits pots salés, idem en sucré. C’est peu, mais à cet âge là (0-1an) il est très facile de les nourrir. On a toujours des légumes et des fruits sous le coude sauf pour les très grandes traversées. Dans ce cas c’est comme pour nous, les autres équipiers de bord, le temps de la traversée les céréales et les féculents prennent le dessus.
Naître en Colombie ou
accoucher loin de chez soi!
Tout est une question de point de vue. Une femme bien dans sa grossesse, sans soucis de développement et habituée au voyage, peut très facilement accoucher loin de chez elle.
Pour ma part, il était plus simple d’accoucher sur la route que de rentrer en France. Le bébé est naît sous les tropiques, il s’est tout naturellement habitué au climat et nous étions sûre de ne pas interrompre le voyage.
Pour 800,00 euros tout compris, j’ai accouché en toute sécurité dans une clinique privée de Carthagène de India. J’ai surmonté les différences culturelles. Par exemple, le lait en poudre est interdit en Colombie, toutes les femmes doivent allaiter. Après de nombreuses discussions ils ont accepté et respecté mon souhait. De même que Gabrielle n’a pas eu les oreilles percées malgré la tradition espagnole très ancrée dans ces pays d’Amérique du Sud. L’expérience a été puissante, Carthagène est entré dans la famille.
La naissance de Gabrielle a eu lieu dans la continuité de notre voyage
Gabrielle sur Bamako en février 2009.
Chargement pour le Pacifique.
“Vivre sur l’eau avec un bébé, c’est l’assumer à 100%, 24H/24”
Le regard de l’autre
Et papa dans tout ça
“C’est une expérience unique pour moi de pouvoir assister heure par heure et jour après jour à l’éveil de mon bébé. C’est une période fascinante que je regrette de ne pas avoir partagé avec mes deux enfants précédents qui ont connu des premiers jours plus classiques : papa au boulot, bébé à la crèche. C’est parfois fatigant de faire des doubles quarts mais le jeu en vaut la chandelle”
A l’avenir
Nous allons bientôt déplacer Gabrielle dans l’annexe avec un gilet de sauvetage. Il faut savoir que les gilets de sauvetage ne sont pas du tout adaptés pour les tout petits.
Dès qu’elle marchera, elle vivra avec un harnais. Nous en avons un qui ressemble à une paire de bretelles donc rien de gênant pour l’enfant. Ainsi nous pourrons très vite l’attacher s’il y a une manoeuvre a exécuter rapidement ou si personne ne peut avoir l’oeil sur elle le temps d’un moment.
La toile anti-roulis de son lit doit être changé, nous avons prévu trop court, le bébé grandi vite, il en faut une beaucoup plus haute.
Traversée du Canal de Panama.
C’est particulièrement plaisant d'amener son enfant si jeune, si loin!
Pour conclure
C’est merveilleux d’avoir un bébé dans une maison à voile mais il faut être sûr de son couple et adorer la vie en mer.