Allo, la terre

A notre bord le capitaine à bien du mal a décrocher des news du monde. Aux San Blas on a désormais “parfois” du réseau, ce qui n’était pas le cas deux ans auparavant. Pour savoir où en est le monde, il faut alors faire des efforts. C’est comme cela que Stéphane a aménagé son bureau sur la bôme. Et vous savez quoi?... Les nouvelles n’étaient pas bonnes, surpris?


 

Lavable, donc pas jetable

C’est parti, nous quittons Cartagena de India en Colombie pour nous diriger vers les San Blas. Six semaines de poubelles à stocker. Forcément durant tout ce temps, avec un bébé à bord nous n’allons pas accumuler six couches quotidiennes et parfumées.
C’est là que l’on passe aux couches lavables et c’est là! que je vis mon grand moment de solitude à moi : la première journée de couches lavables, mon monde s’est arrêté. Gabrielle est toujours mouillée, zéro étanchéité dans ces superbes couches à 99,00 euros les 4 en sublime fibre de bambous. Qu’est ce que j’ai pu chouiner contre les ingénieurs qui avaient inventé un tel truc :-” Ou bien ils ont deux neurones, ou bien ils n’ont jamais eu d’enfants ceux-là, c’est impossible autrement?” Forcément que ce n’est pas étanche puisqu’il n’y a pas un centimètre de plastique, uniquement de la superbe et méga absorbante (c’est écrit sur la boite) fibre de bambou. Ils n’ont pas écrit sur la boite que cela mettait 8h à sécher! J’ai très vite compris que pour me sortir de ce merdier avec seulement huit couches il fallait être très organisée et accepter que bébé soit mouillé.

Après la découverte

Il m’aura fallu 7 jours pour bien maîtriser les couches et il me faudra une siècle pour m’en remettre. C’est ce que j’ai cru! Mais je me suis calmée au point de remercier les créateurs des couches “trucmuches”. Il faut se faire une raison sans eux, ce n’était gérable. A moins de n’avoir aucun scrupule à jeter des couches par dessus bord, ce qui est absolument impossible pour moi.

Les couches kunas

J’ai d’autant plus apprécié les couches bambous de Gabrielle lorsque j’ai découvert qu’aux San Blas, les mamans en était encore aux langes avec épingle à nourrice. On redevient vite humble! Disons que j’ai réalisé que mes couches n’étaient pas en bambous mais en or!
 

Ca brûle

Si vous avez lu le papier sur les couches lavables alors vous comprenez que malgré tout nous utilisions quelques couches jetables. Mais comment faire pour se débarrasser de ces dernières?

Il suffit de les brûler.

Nous avons donc procédé à une séance de brûlage de poubelle, plus longue que prévue, n’ayant pu nous empêcher de ramasser les déchets qui souillaient cette plage. Soyons honnêtes nous ne l’avons fait qu’une fois!

 

Le plein

Isolé oui mais toujours avec du pétrole. Voilà! C’est souvent ainsi que nous faisons le plein. Nous bidonnons 600 litres!


 

Holà! una reparación?


Le bel homme sur la photo c’est Alfredo. Alfredo est frigoriste, il a 76 ans et environ 15 enfants, moitié garçons, moitié filles. C’est lui qui nous a présenté les choses ainsi. Moi je ne vois pas comment il peut couper 15 enfants en nombres égaux de mâles et de femelles.

Cinq heures plus tard

Alfredo est resté 7 heures à notre bord. Il a démonté tous les compresseurs et autres plaques. A la cinquième heure :”¿Missieur Esteban, c’est comment qu’on remonte tout?”.

Stéphane passe par toutes les couleurs, grand moment de solitude, comme nous en avons si souvent à bord. Néanmoins le capitaine de Bamako est resté très zen. Il a payé Alfredo, ne l’a tout de même pas remercié et s’est débrouillé avec notre ami Thierry du bateau Ker Tydou; En une heure ils avaient tout remonté et tout fonctionnait. On n’est jamais mieux servi que par soi-même!